Mostrar mensagens com a etiqueta Baudelaire. Mostrar todas as mensagens
Mostrar mensagens com a etiqueta Baudelaire. Mostrar todas as mensagens

sexta-feira, 30 de julho de 2010

Gatos e mulheres

Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux;
Retiens les griffes da ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d'agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (Librarie Française Générale, 1972)


Cecilia Beaux, Sita et Sarita (Jeune Fille au Chat),
1893-94, Musée d'Orsay
     Para o poema, nem me ocorrem comentários (ça va de soi...), mas neste quadro gosto do jogo claro-escuro e dos olhos que, apesar de paralelos, divergem em direcções obliquas. Gosto ainda de como o magnetismo do olhar do gato põe o da mulher a  um canto - acho que é isso que, mais do que qualquer outra coisa, o aproxima do poema de Baudelaire. Mas talvez seja o despeito feminino que me atraiçoa... ela é realmente muito bonita (o gato também, mais ça va de soi :)).

quinta-feira, 15 de julho de 2010

Em casa


Pierre Bonnard, Portrait d'Ambroise Vollard (1904-1905,Kunsthaus Zurich)


LXVI


LES CHATS

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueils de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Érèbes les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphynx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (Librarie Française Générale, 1972)

Puissants et doux


domingo, 4 de abril de 2010

Baudelaire, claro


XLVII
LE CHAT

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
c
Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
c
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
c
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
c
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
c
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (Librairie Générale Française, 1972)
c
De todos os poemas (e foram alguns) que Baudelaire escreveu sobre gatos, este tinha de ser o primeiro. Como acontece noutros casos, não é do poema em si que gosto, mas da ideia que lhe deu origem. Porquê? Porque dans ma cervelle se promène un chat.