domingo, 4 de abril de 2010

Baudelaire, claro


XLVII
LE CHAT

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
c
Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
c
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
c
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
c
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
c
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal (Librairie Générale Française, 1972)
c
De todos os poemas (e foram alguns) que Baudelaire escreveu sobre gatos, este tinha de ser o primeiro. Como acontece noutros casos, não é do poema em si que gosto, mas da ideia que lhe deu origem. Porquê? Porque dans ma cervelle se promène un chat.